lundi 9 août 2010

Valparaiso, port de légende



"Et nous irons à Valparaiso
Haul away, hé, oulatchalez..."


Longtemps je ne connaissais de Valparaiso que cette chanson de marins, entendue enfant. Une destination lointaine pour baleiniers, un port légendaire pour des rêves de gosses...


Valparaiso est la deuxième ville du Chili. Située à 115 km de la capitale, Santiago, elle donne sur l'océan Pacifique et est le premier port du pays. Un rapide séjour là bas m'a permis de vérifier combien cette ville, joyeux bazar coloré, correspondait à l'image magique que je m'en étais fait. 


Valparaiso, étymologiquement, Valle Paraiso : la vallée Paradis. La bien nommée.




Pour comprendre ce qu'est "Valpo", imaginez une multitude de maisons de toutes les formes et de toutes les couleurs, accrochées aux quarante-deux collines dominant la ville, les cerros. On dirait qu'un sac de bille s'est déchiré dans ses hauteurs et qu'elles se déversent continuellement le long des pentes, roulant et sautant jusqu'au "plan", le quartier du port.

Il faut se lever au petit matin pour voir le soleil embraser la baie de Valparaiso et ses billes de couleurs. Des hauteurs de la ville, au travers d'une grille, on aperçoit le port où se croisent cargos et bâtiments militaires. Autour, de grandes bâtissent coloniales vous transportent au coeur du XIXème siècle, au temps des pirates et corsaires.

En contre bas, el plan bouillonne des activités marchandes du port. En prenant l'un des petits bateaux de pêche qui se faufilent entre les coques géantes, on peut observer les quais animés où s'entassent des containers, et parfois même, surprendre un phoque affalé sur une bouée, prenant le soleil.

De Vina del mar, la riche station balnéaire du Chili, aux quartiers les plus pauvres surplombant l'océan, Valparaiso est une ville de poètes et de rêveurs. L'amant Pablo Neruda ne s'y est pas trompé en y bâtissant La Sebastiana, demeure atypique du cerro Bellavista. Véritable cabinet des curiosités où il entreposait ses objets de collection, il pouvait contempler de là les lumières de la ville et admirer, avec ses amis, les feux d'artifice du nouvel an.


Rares sont les villes qui respirent autant la poésie et les rêves d'enfant. On s'y perd avec joie et chaque visage croisé est une aventure. Chaque phrases écrites sur les mûrs est un roman, chaque peinture sous les fenêtres, une invitation au voyage. Et les taules des maisons, véritables oeuvres dans un musée vivant. Intemporel.




Valparaiso l'immortelle, ville folle, joyeux bordel.


Photos : Joseph Gynt.


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