lundi 2 janvier 2012

Ce qu'il faut de lointain





"Et mon Dieu tant mieux si la route est longue, 
tu a mis devant moi ce qu'il faut de lointain".

(Jacques Dary, Compostelle, Carnet d'un pèlerin)




Ils disent que les voyages, si forts soient-ils, ne sont que des parenthèses dans une vie. Et que l'on en revient joyeux, riche de souvenirs et de photos. Que diraient-ils alors de te voir si triste ?

Et si les parenthèse dans ta vie, c'était ta vie elle même ? Si tu ne vivais que quelques semaines par an, comme un plongeur remontant à la surface pour remplir d'air ses poumons ? Regarde toi vivre dans les beautés, mais sans respirer. Tu as soif d'absolu, de découvertes et de vérité ; de poésie, d'art et d'émerveillement. Tu as soif de grandir.

Tu veux rêver et partir vivre tes rêves, puis t'en retourner, avant de refaire ton sac. Mieux rêver là-bas pour, au final, mieux aimer chez toi. 

Alors pourquoi dire partir ? Tu devrais dire revenir, car peu importe où tu vas, quelque part, c'est chez toi. Des lieux encore inconnus que tu aimerais et où tu grandirais. Chez un peuple qui, sans le savoir, serait de ta famille. Des hommes et des femmes que, sans qu'ils le sachent, tu pleurerais un jour. Puis d'autres et d'autres encore. Et de retour sur la terre où grandissent tes racines, tu comprendrais que le monde est la patrie des apatrides. L'humanité, la race des frères.

Tu reviens de ton pays. Tu rentres chez toi quand tu pars, car chez toi est ailleurs. Et ici tu t'endors, lentement... Et dans les rires et dans les fêtes, au fil des jours, tu t'endors et oublis combien il est bon de respirer au vent. A s'en faire éclater les poumons.



Photo : Les carnets de Jo.

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