mardi 20 novembre 2012

Odeurs et souvenirs

 
C'était au coeur de l'automne, une soirée plus fraiche et humide que les précédentes. Je rentrais chez moi après une journée de travail bien remplie, emmitouflé dans ma veste imperméable. Je poussais à la hâte la lourde porte verte de mon immeuble parisien, puis une deuxième, en verre, avant d'entamer les cinq étages qui me séparaient de mon appartement.

Dès les premières marches, une sensation douillette me fit m'arrêter malgré moi et fermer les yeux. L'air de la cage d'escalier était chargé de senteurs boisées et de fumé grasse. Non pas de cendres grises et froides, mais de braises crépitantes que j'imaginais danser dans une cheminée de pierre. J'étais loin, très loin de Paris. Les quatre murs aux sombres peintures qui m'entouraient s'étaient transformés en cocon rassurant, comme un lit de bois et de draps de lin rugueux. Ce n'était plus l'automne, mais le coeur de l'hiver. Une veille de Noël dans une petite ferme du Poitou. Je n'étais plus un homme fatigué, mais l'enfant émerveillé au pied du sapin, qui regarde s'envoler les tisons.



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