vendredi 24 juillet 2015

Prière à Louis et Zélie


Louis et Zélie Martin, 

vous qui dans votre vie de couple et de parents, avez donné le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice de votre devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques, nous nous tournons vers vous aujourd'hui. Que l'exemple de votre confiance inébranlable en Dieu et de votre abandon constant à sa volonté, à travers les joies mais aussi les épreuves, les deuils et les souffrances dont votre vie a été jalonnée, nous encourage à persévérer dans nos difficultés quotidiennes et à demeurer dans la joie et l'espérance chrétiennes. Intercédez pour nous auprès du Père pour que nous obtenions les grâces dont nous avons tant besoin aujourd'hui dans notre vie terrestre et que nous parvenions comme vous à la béatitude éternelle. 

Amen.

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lundi 20 juillet 2015

"Dans la main de la terre"


"Il y avait peut-être cent ans qu'elle était là,
ou peut-être juste un instant.

Le vent de la nuit lui caressait le visage.

Je ne saurais vous dire où était son pays
Où était sa maison. 
Si elle était femme de marin, de paysan, d'exilé ou
d'émigrant.
Si elle avait franchi la mer, une montagne ou
l'océan.

La terre semblait être derrière elle...

jeudi 16 juillet 2015

Sexe et péché originel : les corps désunis

 1 - Un peu plus qu'une pomme


Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là.  (Jean-Paul Sartre)
Imaginez un jardin ensoleillé, fleurant bon le printemps. Ève, jeune femme pleine de vie, au regard rieur et aux courbes généreuses, papillonne dans une prairie en fleurs, nue comme un vers et s'en en éprouver aucune gêne. Voilà que son innocente balade la conduit auprès d'un grand arbre charnu, couvert de fruits. C'est l'arbre de la connaissance du bien et du mal, celui-là même sur lequel repose l'interdit divin. L'interdit, cette notion pénible qui semble violer notre liberté... « Suffit-toi toi-même », lui susurre le serpent à l'oreille. Il ne parlera pas beaucoup plus avant que la belle, sensuelle et délicate, s'approche de l'arbre et effleure de ses doigts la peau lisse et brillante d'un fruit pendu à l'une des branches. Ève sent le désir monter en elle, un frisson le long de sa nuque... L'excitation née de la transgression. Quel mal y aurait-il à se faire du bien, dans ce lieu voué au bonheur et à l'insouciance ? Dieu ne se contredirait-il pas lui-même en voulant restreindre la divine liberté ? Trop réfléchir est usant. Écouter son instinct, obéir à son ventre brûlant, est parfois plus rassurant. En un instant, ses longues mains décrochent l’objet convoité et le mènent jusque sa bouche gourmande. Et sans que le ciel ne lui tombe encore sur la tête, ses belles dents blanches s'enfoncent dans la chaire juteuse du fruit. Sa langue goûte le parfum sucré qui s'en dégage, son palais jouit de ce plaisir fugace. « Adam, où est Adam? Il faut qu'il sache ! » Il arrive, Ève, et en courant. Car il est aussi libre et sot que toi.

jeudi 9 juillet 2015

"Grèce ! Grèce ! Grèce ! tu meurs." (Victor Hugo)



"Depuis assez longtemps les peuples disaient : « Grèce ! 

Grèce ! Grèce ! tu meurs. Pauvre peuple en détresse, 
A l'horizon en feu chaque jour tu décroîs. 
En vain, pour te sauver, patrie illustre et chère, 
Nous réveillons le prêtre endormi dans sa chaire, 
En vain nous mendions une armée à nos rois.

« Mais les rois restent sourds, les chaires sont muettes. 
Ton nom n'échauffe ici que des cœurs de poètes. 
A la gloire, à la vie on demande tes droits. 
A la croix grecque, Hellé, ta valeur se confie. 
C'est un peuple qu'on crucifie ! 
Qu'importe, hélas ! sur quelle croix !"




Victor Hugo, Les orientales, 1829

mardi 7 juillet 2015

De la dette (JPII)


"Le principe que les dettes doivent être payées est assurément juste ; mais il n'est pas licite de demander et d'exiger un paiement quand cela reviendrait à imposer en fait des choix politiques de nature à pousser à la faim et au désespoir des populations entières. On ne saurait prétendre au paiement des dettes contractées si c'est au prix de sacrifices insupportables. Dans ces cas, il est nécessaire — comme du reste cela est entrain d'être partiellement fait — de trouver des modalités d'allégement, de report ou même d'extinction de la dette, compatibles avec le droit fondamental des peuples à leur subsistance et à leur progrès."

Jean-Paul II, Centesimus annus, 1991.

lundi 6 juillet 2015

Détruire la misère (Victor Hugo)



« Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. 

Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli. »

Victor Hugo,
Discours à l’Assemblée nationale, 9 juillet 1849

vendredi 3 juillet 2015

Notre peur la plus profonde

nelson_mandela

"Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.

C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.

Nous nous posons la question... Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?

En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ?

Vous êtes un enfant de Dieu.

Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. L'illumination n'est pas de vous rétrécir pour éviter d'insécuriser les autres.

Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.

Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous. Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.

En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère automatiquement les autres."




Marianne Williamson, citée par Nelson Mandela dans son discours d'investiture à la présidence de la République de l’Afrique du Sud, 1994.

jeudi 2 juillet 2015

A la vie comme en vers, laisser dire et bien faire



Un caprice, un fantasme, une brise fantasque :
l’édito cette semaine dansera sur douze pieds,
empruntant la trame d’une morale célèbre
pour répondre aux critiques de nos libres cahiers.

Il était une fois, donc, dans une maison,
un brave garçon qui n’osait jamais rien dire
ni faire quoi que ce soit, soit par peur des soupirs,
des mauvaises critiques ou du qu’en-dira-t-on.

Un beau matin son père, pour lui faire la leçon,
l’envoya monter l’âne qui broutait le gazon.
Ensemble ils s’en allèrent s’exposer au village
aux regards des rupins et à leurs commérages.

« Voyez donc ce gamin freluquet, qu’ils jasaient,
voyant passer le cortège et ses trois acteurs.
Faut-il qu’il ait les jambes en coton pour voler
la place confortable à son vieux géniteur ! »
« Voilà bien la jeunesse, répondait un voisin,
insolente et sans gêne, ni soin pour les anciens ».

Rendu à la maison, le père interrogea
son gars pour savoir l’effet sur lui de l’affaire :
« dis, as-tu ouï ces vilenies à ton endroit ? »
« Oui mon père, fit son fils, et j’en ai bien souffert ».
« Bien, dit l’ancien, demain nous recommencerons,
mais c’est moi, cette fois-ci, qui monterai l’ânon ».

Ce qui fut décidé fut bien fait et alors,
à nouveau s’en alla parader l’équipage.
« Voyez ce vieil orgueilleux, cria-t-on de rage,
comme il est attaché à son propre confort :
il en laisse, c’est bien triste, la tâche à son moutard
de pousser fort aux fessiers l’âne cabochard ! »
Un autre en écho : « tels sont nos vieux à présent,
vaniteux et sans cœur pour nos pauvres enfants ».

Ils revinrent le lendemain, marchant nez au vent
aux côtés du baudet tout couvert de leurs lots.
Et toujours s’entendaient les murmures des gens :
« ont-ils si peu de pitié pour la pauvre bête,
qu’ils la mènent souffrante à trainer leur fardeau ? »

Le jour suivant, ils portèrent eux-mêmes leurs affaires,
laissant l’âne trottiner à dix mètres derrières.
« C’est misère que de les voir suer pour ménager
les flancs d’une bête juste conçue pour porter ! »

A toutes les fois et pour chaque circonstance,
les pics fusèrent sur eux, en sens et contresens.

« Comprends-tu la leçon ? », demanda le papa
à son fils assidu, la semaine finie.
« Ah dam oui, répliqua-t-il. Il n’est pas de choix
qui n’attire la critique et les mauvais esprits !
Quoique l’on fasse, il s’en trouve toujours au parloir
pour ne point l’apprécier et vous le faire savoir ».

Pas de quoi s’alarmer car ainsi va la vie :
c’est le prix à payer pour celui qui agit.

Est bien fou du cerveau, comme disait La Fontaine,
qui prétend contenter tout le monde sans peine !



Joseph Gynt
Edito publié sur les Cahiers libres, le 26 novembre 2013.